Tendez l'oreille...

dimanche 10 novembre 2013

Moviethon n°421



Aujourd'hui, un post un peu chargé puisque je vais vous parler de 4 films, dont un très gros coup de coeur!

Je vais d'ailleurs commencer par celui-là, histoire d'être sûre que vous ne le ratiez pas au cas où vous lâcheriez en route!

Inside Llewyn Davis

En sortant de ce film je me suis dit qu'il était à la folk ce que le film O'Brother est à la country...et c'est là que j'ai percuté que les 2 films étaient réalisés par les frères Cohen! (oui je suis un peu lente...) Et pas de doute, on sent vraiment la patte des deux frères sur cet excellent film. Déjà, si vous aimez les belles musiques folk et Bob Dylan, vous devriez être comblés! Comme dans O'Brother (que je vous recommande vivement!), la bande originale est un vrai bijou et offre de très belles scènes musicales qui font vibrer.
L'histoire est simple, on suit la vie d'un musicien très doué mais qui traverse une phase difficile...disons qu'il a vraiment une vie de merde au moment où on le rencontre. Il n'arrive pas à joindre les 2 bouts, est sdf, ne connait pas le succès, et se retrouve dans une montagne d'emmerdes, incluant notamment un chat fugueur (source de gags inépuisable!) et une grossesse surprise.
Le film balance subtilement entre scènes de galère un peu tristounettes et scènes pleines de drôlerie, pour un résultat qui touche en plein coeur. Il est inspiré de la vie d'un musicien folk (Dave Van Ronk) qui a réellement existé et vécu à New York dans les années 60-70.
Parlons aussi des acteurs qui font toute la saveur de ce film, et tout d'abord du génial Oscar Isaac, qui a le mérite de chanter et jouer de la guitare divinement bien, en plus de jouer son rôle de charmant looser avec un réalisme désarmant. Ce mec est est génial, tout simplement!
Il est accompagné par une brochette d'acteurs tout aussi géniaux (Carey Mulligan, Justin Timberlake, John Goodman, etc) que je ne vais pas détailler en entier ici au risque de vous endormir mais qui contribuent grandement à la réussite de ce film.
En bref, je vous conseille à 100% ce superbe film qu'on pourrait qualifier de biopic-comédie mélancolique et musicale, et qui a tout de même reçu le Grand Prix du festival de Cannes cette année! (non, il n'y avait pas que La vie d'Adèle projeté à Canne)
Je vous mets ici un petit extrait de la soundtrack qui vaut son pesant d'or!





Neuf mois ferme

Nouvelle comédie d'Albert Dupontel, un des rares acteurs français que j'aime beaucoup beaucoup, où il se met en scène avec Sandrine Kiberlain. Je serais un peu moins enthousiaste que pour le film précédent...j'ai passé un bon moment, j'ai ri à 2 ou 3 reprises (notamment avec l'apparition surprise et les pitreries irrésistibles  d'un certain acteur français qui s'exporte très bien aux USA...) et pas mal souri, mais comme souvent avec le cinéma français, je ne suis pas convaincue à 100% et je trouve l'image moche. Bah oui, cinématographiquement parlant, je suis pas franchement patriote. J'aime donc beaucoup Dupontel, mais je trouve qu'il a un peu fait dans la facilité sur le coup, en se cloîtrant lui-même et Sandrine Kiberlain dans les rôles types qu'ils ont déjà fait 100 fois, à savoir le benêt hors la loi et la bourgeoise à encanailler. Certes, ils les font à la perfection mais ça sent le réchauffé.
Bref, un assez bon moment de comédie, mais rien d'inoubliable.



Transperceneige (Snowpiercer)

Je suis allée voir ce film en traînant des pieds, vraiment pas convaincue par cette histoire d'Arche de Noé humaine version SNCF post-apocalyptique, avec en plus le roi des blockbusters Chris Evans en héros...et j'avoue avoir été très très agréablement surprise! Du moins pendant les 3/4 du film.
Snowpiercer est ce qu'on peut appeler un grand melting pot cinématrographique: adapté d'une BD française, réalisé par un sud-coréen (Bong Joon Ho, à qui l'ont doit entre autres The Host et Mother) et joué avec des acteurs américains, anglais et sud-coréens! Une coopération qui réussit au film puisque le résultat est impressionnant et très efficace!
L'univers en vase clos fonctionne vraiment bien et ne cesse de nous émerveiller. On retrouve toutes les strates de la société concentrées dans un train lancé à très grande vitesse dans un monde glacé et hostile. Une révolte gronde, les habitants des bidonvilles de la queue du train, menés par Chris Evans veulent atteindre la tête et renverser le pouvoir. Mais les riches ne se laisseront pas faire, à commencer par leur représentante incarnée par Tilda Swinton, toujours aussi impressionnante et terriblement cruelle. Certes c'est un peu manichéen, mais rajoutons là dessus un passé douteux et pas franchement héroïque au leader des "gentils" et quelques scènes carrément wtf de culte de la personnalité et on obtient un film haletant et passionnant. Le tout prend un petit côté jeu-vidéo bien fichu avec la progression par palier de la foule des révolutionnaires qui gagnent du terrain wagon par wagon. Bref, tout irait bien dans le meilleur des mondes s'il n'y avait pas la fin qui laisse un goût amer, pas à la hauteur du reste du film. Je ne vous en dis pas plus, venez me dire ce que vous en avez pensé si vous allez le voir!
Même si la fin est à mon avis décevante, le film vaut tout de même la peine d'être vu pour la qualité du reste! Les décors hyper réussis, l'univers très intrigant, et les acteurs: Chris Evans redore son blason en incarnant un héros en eaux troubles, on retrouve avec plaisir Jamie Bell, Tilda Swinton, Octavia Spencer (La couleur des sentiments) et Luke Pasqualino (pour les fans de la série Skins), et on découvre l'hypnotisante actrice sud coréenne Ko Asung! Bref, beaucoup de bonnes raisons de prendre son billet pour le Transperceneige!



La stratégie Ender

On reste dans la science-fiction pour le dernier film de ce billet, avec une autre adaptation de bouquin! La stratégie Ender est le premier volume d'une série de 15 livres écrits par Orson Scott Card et publié en 1985.
Là aussi j'y allais moyennement convaincue, et j'en ressors moyennement convaincue également. Mais le film ne manque pas d'atouts pour autant! Le casting est assez impressionnant là aussi (Harrison Ford, Ben Kinglsey, Viola Davis que j'aime beaucoup, et beaucoup de jeunes acteurs très prometteurs (Asa Butterfield et Hailey Steinfeld, qu'on a pu voir dans True Grit...des frères Cohen!). A noter que l'affiche du film est assez trompeuse, accordant une place très importante à des personnages qui ne le sont pas tant que ça dans le film, et vice-versa...mais c'est la dure loi du marketing j'imagine, on n'attire pas le spectateur avec des inconnus en tête d'affiche!
L'univers (la plupart de l'histoire se passe dans une station spatiale, visiblement c'est la nouvelle mode) a nécessité beaucoup d'effets spéciaux, particulièrement remarquables et impressionnants dans les scènes de combats en apesanteur. Le film accorde aussi une grande importance à la personnalité du jeune héros et à sa "stratégie" pour arriver à ses fins, une analyse assez fine du comportement en société et de la manipulation! Il développe aussi une réflexion intéressante sur les enfants soldats comme on pourrait en voir dans le futur, un point de vue inédit! Mais il n'échappe pas non plus à une fin un peu étrange et en demi-teinte, on dirait que c'est un point négligeable alors que c'est ce qui nous laisse l'impression finale!
Bref, La stratégie Ender est un bon divertissement de science-fiction à gros budget mais à choisir, il vaut peut-être mieux aller voir Snowpiercer...



vendredi 1 novembre 2013

gravity dans ta face



Je l'ai attendu impatiemment, je l'ai désiré très fort, et hier je l'ai enfin vu!
Le dernier film d'Alfonso Cuarón faisait déjà sensation avant même sa sortie, tant sa bande-annonce laissait présager quelque chose d'extraordinaire et de puissant...et je peux à présent vous dire que le film est à la hauteur de tous les fantasmes qu'il a provoqué!
Après celui qui nous avait impressionné dans Les fils de l'homme (la séquence de bombardements dans la ville et dans l'immeuble), c'est le plan-séquence démentiel en ouverture de Gravity qui impose définitivement Cuarón comme l'un des maîtres incontestés de cet exercice.
Tout est époustouflant dans ce film.

Visuellement tout d'abord: on a du mal à croire que tout l'environnement n'est qu'images de synthèses et retouches à l'ordinateur tant c'est réaliste, la lumière si particulière de l'espace est restituée à la perfection (en tout cas aux yeux des personnes qui n'y sont jamais allées) et on se laisse totalement happer par l'histoire car à aucun moment notre cerveau ne nous ramène à la réalité en nous faisant remarquer une invraisemblance. Vu de là-haut, la terre est majestueuse et l'espace infini un poil effrayant...
Ensuite, le défi de réussir à filmer l’apesanteur de manière crédible est aussi relevé haut la main, grâce à des procédés créés spécialement pour ce film et grâce au travail d'acteur tout à fait remarquable.
Au delà de la crédibilité de l'image, j'ai beaucoup apprécié sa manière de filmer, certains plans (notamment quand Sandra Bullock rentre dans la station et enlève sa combinaison en apesanteur) sont vraiment majestueux et impressionnants.

D'un point de vue auditif, le choc est très puissant là aussi. L'intro du film vous colle au siège (j'en avais la chair de poule), et le silence qui s'ensuit n'en est que plus impressionnant. Le film est hyper réaliste là dessus aussi, tout est vraisemblable, c'est-à-dire que l'espace est mortellement silencieux. Cuarón a particulièrement soigné cet aspect de son film en nous faisant ressentir le moindre bruit à travers le corps de ses personnages, en fonction de l'environnement dans lequel ils se trouvent. Quand Sandra Bullock utilise une visseuse pour démonter une partie d'un appareil pendant qu'elle flotte dans l'espace, on entend la vibration de la visseuse à travers ses mains, et pas un bruit classique de visseuse!
Comme l'environnement est silencieux, la bande-son est particulièrement soignée mais j'avoue avoir été un tantinet déçue par la musique après qu'on m'en ai parlé en termes hyper élogieux, je l'ai trouvée bonne mais sans plus! (Il faut bien trouver quelqu'un chose d'un poil négatif à dire...)

D'un point de vue sensoriel, Gravity m'a coupé le souffle au sens propre du terme, j'ai eu plus d'une fois réellement du mal à respirer tellement la scène était intense et impressionnante, et les effets de caméra liés à l'apesanteur on eu raison de mon estomac un peu fragile...j'avais la gerbe quoi. Pour les personnes normales une caméra un peu instable n'a aucun effet, moi ça me donne la nausée, j'ai donc été servie, mais c'est tout de même resté supportable car alterné avec des scènes stables, pas comme pour Enter the void (la pire expérience cinématographique de ma vie) ou Green Zone dont la caméra à l'épaule m'avait fait le plus mauvais effet! La plupart d'entre vous n'auront pas ce problème, mais pour les plus sensibles, prévoyez un peu d'eau et un chewing-gum à la menthe (et dans le pire des cas un sac plastique ^^)
Gravity a été filmé en 3D, et pour une fois ça a du sens! La 3D donne une vraie profondeur à l'action, on se retrouve immergé à 200% dans l'action, et le résultat est vraiment impressionnant.

A part ça, le duo d'acteurs (Bullock-Clooney) fonctionne à merveille! Clooney excelle dans son rôle de blagueur beau-gosse hyper attachant, et et Sandra Bullock se rapproche à la vitesse de la lumière de l'Oscar avec son rôle de scientifique solitaire et terrassée par une tragédie personnelle. La difficulté de son rôle réside dans le fait qu'elle passe une très grande partie du film toute seule, mais elle s'en tire haut la main avec un talent que je ne lui connaissais pas, même si je l'ai toujours trouvée plutôt sympathique dans ses précédents rôles!(La parfaite girl next door) Heureusement qu'Angelina Jolie a refusé le rôle! Elle doit d'ailleurs s'en mordre les doigts à l'heure qu'il est...

Le scénario quand à lui réserve de très nombreuses surprises et ascenseurs émotifs très efficaces! La pauvre Ryan s'en prend plein les dents, à la limite de l'acharnement parfois, mais tout reste plausible. L'émotion aussi est au rendez-vous, j'ai eu plus d'une fois les larmes aux yeux et le sourire au coin des lèvres.
Pour ceux et celles que l'espace effraie un peu (c'est mon cas), ce film n'arrangera à priori pas les choses car il se révèle extrêmement hostile...si j'étais un gosse dont le rêve est d'être astronaute, j'aurais probablement changé d'avis dès la scène d'introduction du film ^^
L'équipe a reçu l'aide de la NASA et d'anciens astronautes pour réaliser le film, l'ensemble est donc très réaliste!

Bref, pour résumer, Gravity est une expérience cinématographique et sensorielle hors du commun. On n'a jamais vu l'espace filmé comme ça, et on n'a jamais vécu une histoire pareille! Que ce soit par curiosité ou par intérêt, vous ne perdrez pas votre temps ni votre argent en allant le voir, promis!