Tendez l'oreille...

dimanche 27 avril 2014

Moments de grace



Aujourd'hui, après un Brunch des libraires des plus sympathiques, je suis allée voir un petit bijou que je me réjouissait de voir: States of Grace.

-Je profite de l'annonce du titre pour dire que je trouve complètement débile de changer le titre d'un film pour la diffusion dans un autre pays en changeant un titre en anglais par...un autre titre en anglais! Soit tu traduis le titre, soit tu laisses le titre en anglais non? Le film s'appelle Short Term 12 en VO, un titre certes pas très évocateur si tu regardes le film en VF, mais de là à le remplacer par un autre titre en anglais...ça n'a pas de sens!-

Bref.

J'avais très envie de voir ce film à cause de l'actrice principale, la très fraîche et talentueuse Brie Larson, que j'avais déjà vue dans l'excellente série United States of Tara, et les 2 géniaux films suivants: Scott Pilgrim et Don Jon. Oui, j'étais déjà conquise avant même d'aller voir le film, dont je n'avais même pas regardé la bande-annonce en entier tellement je savais déjà que j'allais le voir et l'adorer! Et si vous ne connaissez pas encore Brie (oui, elle a en plus un nom de fromage, elle a décidément tout pour plaire), préparez vous à la voir partout car je pense qu'elle a un grand avenir dans le cinéma!

L'histoire du film est un peu particulière puisqu'elle s'inspire très largement de l'expérience du réalisateur en tant qu'éducateur dans un centre pour ados en difficultés. On suit donc le quotidien de Grace, jeune éducatrice, ainsi que ses 3 collègues, dans un foyer où vivent une quinzaine de mineurs séparés de leur famille. Ils ont tous vécu des expériences traumatisantes (maltraitance, abandon, criminalité) et l'ambiance est donc toujours un peu sur le fil du rasoir, car l'innocence de l'enfance et la noirceur de leurs expériences se percutent de plein fouet dans ce lieu. L'arrivée d'une jeune fille qui va leur donner du fil à retordre va confronter Grace à son propre passé qu'elle essaie de tenir enfoui depuis des années.

Les acteurs (outre Brie, je pense que vous avez compris ce que je pense d'elle) sont excellents, justes et touchent en plein coeur. J'ai été surprise de retrouver un acteur que j'ai vu pour la première fois la semaine dernière dans Need For Speed (mais qui m'avait déjà paru fort sympathique) et les autres qui m'étaient inconnus m'ont fait une très forte impression, notamment  John Gallager Jr qui est juste trop touchant dans son rôle d'amoureux de Grace.

Ce film réussi la prouesse de faire passer du rire aux larmes avec un naturel déconcertant, en sonnant toujours juste et surtout en laissant un sentiment extrêmement positif et lumineux malgré la dureté du propos. Une véritable bulle de bonne humeur et d'humanité que je vous encourage très très vivement à aller voir!




lundi 21 avril 2014

Sans transition

Autant vous dire que j'ai vraiment galéré pour trouver un nom d'article qui fasse le lien entre les 3 films dont je vais vous parler aujourd'hui...et je n'ai pas réussi!
Et oui, aujourd'hui c'est passage en revue du Grand Budapest Hotel, de My sweet pepper land et de....Need for Speed. Un peu comme si je mangeait une choucroute, un burger et des falafels dans le même repas quoi! Ceci dit, c'est indigeste, mais ça se tente!



Mais avant ça, je voudrais faire un lien entre le film du post précédent (Her) et Le Grand Budapest Hotel, un lien tellement évident que je me devais de le partager avec vous grâce à ce magnifique photomontage fait-maison.


Voilà, je sais pas vous mais moi ça me trouble!

Bref, maintenant qu'il est clair que les moustachus à lunettes sexy sont en train de conquérir le monde, penchons-nous sur les 3 films du jour...

Need For Speed - (Vroum-Vroum Tut-Tut)
Etant une fan -un peu honteuse- de Fast & Furious, j'étais assez curieuse de voir ce film vu ce qui était mentionné sur l'affiche ("Encore mieux que Fast & Furious!", gonflé quoi!), et bien figurez-vous que c'est du gros mytho! Ce n'est ni mieux, ni même aussi bien que F&F...et puis surtout c'est très différent! Bon, je sais ce qu'on va me dire, aussi différent que peuvent être 2 films qui parlent de courses de voitures ^_^
F&F est bling-bling, affichant bad boys bodybuildés et filles en microshorts dans des voitures tunnés, sur fond de grosse musique gangsta...bref, rien à voir avec Need For Speed!
Et cela n'est pas une mauvaise chose non plus, mais ce n'est pas là que le bât blesse.
L'histoire n'a rien de sensationnel, elle mêle belles voitures, amitié, vengeance et amourette, et ce n'est d'ailleurs pas pour le scénario que vous irez voir le film. 
Le scénario, parlons-en! Rien à voir avec l'histoire du jeu vidéo dont il porte le nom, le scénario est le gros point noir de ce film, puisqu'il multiplie les rebondissements inutiles, les invraisemblances et autres détails illogiques. Même Aaron-Yo-Bitch-Paul n'arrive pas à rendre le truc plus digeste. Pour son premier gros rôle au cinéma, il ne s'en tire pourtant pas trop mal même si le réalisateur ne lui a pas rendu la tâche facile en le mettant dans des scènes dramatiques où il crie au ralenti avec une musique tire-larmes. Les acteurs et les belles voitures bien filmées, les cascades plutôt impressionnantes et les moteurs qui rugissent sont finalement ce qui sauve le film, ainsi que l'équipe de potes autour du héros qui a une belle dynamique. Mention spéciale pour le personnage féminin qui a quand même droit à un peu de considération et qui pour une fois a un rôle un peu plus fouillé que faire-valoir du héros, et nous évite quelques clichés de la babe habituels dans ce genre de films. (Mais pas tous hein, ne nous emballons pas.)
Bref, ce n'est pas une catastrophe mais si vous venez pour une copie de Fast&Furious ou un très bon film, passez votre chemin!

Grand Budapest Hotel
Youpiii, le nouveau film de Wes Anderson! J'ai passé un excellent moment devant ce film, comme je m'y attendais. Dans la veine du Darjeeling limited, ce film est rempli de scènes drôles et rocambolesques, et d'acteurs exceptionnels! Chaque scène introduit un nouveau personnage dont la révélation de l’interprète est comme un clin d’oeil au spectateur amateur de cinéma. Visuellement parlant, le Grand Budapest Hotel est vraiment remarquable et confirme encore (si c'était nécessaire!) le grand talent d'Anderson. La mise en scène est dynamique et originale, les couleurs sont lumineuses et vivantes, les personnages sont eux aussi hauts en couleurs, les décours et les costumes sont flamboyants, bref il y a une vraie personnalité qui transparaît dans sa manière de filmer et de mettre en scène, et c'est un régal à regarder! Le tout est souligné énergiquement par une B.O rythmée qui mélange des musiques traditionnelles des pays de l'Est et une touche finale de classe british des plus plaisantes...bref, je ne sais plus quoi vous dire d'autre pour vous convaincre d'aller voir cet excellent film! 

My sweet Pepper Land
Le perle venue d'ailleurs de ce billet! Ce film se déroule au Kurdistan (le réalisateur Hiner Saleem est lui-même né là-bas), et est joué par des acteurs turcs, kurdes ou encore iraniens. Deux personnages qui ne se connaissent pas, un policier et une institutrice, vont faire connaissance lors de leur affectation dans un petit village kurde paumé dans les montagnes entre la Turquie, l'Iran et L'Irak, quelques temps après la chute de Saddam Hussein. Je ne suis pas du tout calée sur l'histoire politique du pays donc je ne vais pas tenter de vous expliquer tout ça, le film l'évoque très bien. Bref, ils vont se lier d'amitié, ce qui est très mal vu pour un homme et une femme qui ne sont pas mariés, et bientôt tout le village se mets à déblatérer sur leur dos. A cela se rajoute des histoires de rebelles cachés dans le maquis, de "mafia" locale à laquelle le policier ne veut pas se soumettre, et les difficultés que rencontre l'institutrice pour être une femme libre. A voir un résumé pareil, on se dit qu'on ne va pas beaucoup se marrer, et pourtant, l'humour se cache au coin de chaque scène pour éclater comme une jolie bulle dans certaines répliques ou scènes incongrues.
Les acteurs sont inconnus pour la plupart (à part les 4 acteurs principaux, le reste du casting est composé d'amateurs) mais le duo du policier et de l'institutrice est brillamment interprété par Golshifteh Farahani (sublime!) et Korkmaz Arslan (têtu et très attachant).
On pourrait aussi croire ce film assez traditionnel dans sa mise en scène, et pourtant j'ai été très surprise de découvrir des influences très marquées par la culture américaine, avec des plans directement inspirés de ceux qu'on voit dans les westerns, et une B.O ou se croisent un instrument étrange et...Elvis Presley! 
-D'ailleurs, j'ai découvert cet instrument absolument fabuleux grâce à ce film, le hang drum , tendez l'oreille, c'est magnifique! Et pour la petite anecdote, j'ai d'abord cru que c'était un instrument traditionnel turc, et puis en me renseignant j'ai appris que c'était un instrument créé récemment par.......deux suisses!-
Pour résumer, si vous voulez voir une histoire d'amour et de courage, dépaysante, fraîche et originale, allez voir My Sweet Pepper Land!



C'est tout pour aujourd'hui, j'espère que vous aurez trouvé des idées pour votre prochain shoot de cinéma :-D

jeudi 17 avril 2014

Love 2.0

Bonjour les amis!

Après ce petit passage à vide (tout va bien, merci!), me revoici pour vous parler d'un film d'amûûûûr...mais pas que!



Her - Spike Jonze

Pour vous situer l'histoire, Theodore (Joaquin Phoenix   ) est un mec qui sort d'une rupture difficile et qui se sent seul, dans une immense ville type New-York, dans un futur plutôt proche où on ne roule pas encore en voitures volantes mais où tout est plus beau et plus moderne que maintenant. Bref, il va faire l'acquisition d'un tout nouvel OS pour son téléphone portable (pour ceux qui seraient déjà largués, l'OS est le système d'exploitation du portable, comme Androïd par exemple!), un OS pas comme les autres puisqu'il est intelligent et capable d'évoluer et d'avoir des réactions personnelles et son propre caractère. Theodore est un petit veinard puisque le sien s'avère avoir la voix ultra-sexy de Scarlett Johansson dans la V.O. Et bien sûr vous vous en doutez...ils tombent amoureux! Je vous rassure, pas de spoils ici, ce n'est que le contenu de la bande-annonce...

J'étais un peu méfiante au sujet de ce film puisque toutes les personnes qui l'avaient déjà vu et à qui j'avais demandé leur avis m'avaient fait une moue plutôt inquiétante suivie d'un "Tu verras..." tout aussi effrayant!
Et bien pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé!

Bon, bien sûr, Her est un film plus-bobo-que-ça-tu-meurs, où tout le monde vit confortablement, tous les ordinateurs sont des Mac, où les gens semblent tous travailler dans la com' ou être graphistes (y'a qu'à voir le boulot de Theodore, délicieusement wtf), où la ville est un espace hyper urbain mais propre, baignant dans une lumière chaude, filmée avec des filtres à la instagram et sans aucun bruit agressif....en bref, une vision de la ville futuriste qui me fait un peu rigoler mais à laquelle j'ai volontiers envie de croire! Spike Jonze pousse son soin de l'esthétique visuelle très loin en habillant tous ses acteurs jusqu'au moindre figurant de couleurs coordonnées au héros de chaque scène, toujours dans des camaïeux de pastels doux et acidulés...et fait le même choix pour le mobilier et la déco des lieux où évoluent les personnages!
Bref, un soin de l'image poussé et une esthétique ikéa-chic très douce à l'oeil (forcément, vous connaissez mon ikéaddiction) que je trouve plutôt intéressante même si je comprend qu'elle puisse agacer. Et le tout illustré musicalement par Arcade Fire, histoire d'aller jusqu'au bout!

Le propos du film est très intéressant et tourne autour d'une question que nous seront très probablement amenés à nous poser dans les prochaines décennies: après l'amour entre 2 humains qui ne se connaissent que virtuellement, l'amour et l'amitié entre un humain et une intelligence artificielle est-il possible? Peux-on même envisager une relation à long-terme avec un OS?!
La réponse du film est bien sûre nuancée mais aborde beaucoup d'aspects épineux comme l'absence de contact physique, la place de l'imaginaire dans une relation basée uniquement sur un lien vocal, la frustration, l'érotisme de la situation (...ceux qui ont déjà tenté l'amour par téléphone sauront de quoi je parle :P ) et bien d'autres sujets plus actuels comme tout simplement se remettre d'une rupture amoureuse difficile!

Les acteurs (enfin là je devrais dire les actrices, Joachin est quand même en grosse infériorité numérique!) sont impeccables, mention spéciale à Scarlett Johansson qui réussit à être extrêmement présente sans qu'on la voit une seule fois à l'écran! C'est d'ailleurs presque un bémol pour moi, sa voix étant tellement identifiable que je n'ai pas pu m'imaginer le personnage de Samantha autrement qu'avec son visage. A part ça, on découvre que Rooney Mara peut être bien autre chose que la Punkette énervée de Millenium, et qu'elle est même vraiment magnifique, et que Spike Jonze a décidément très bon goût en matière de femmes puisqu'il ajoute Olivia Wild et Amy Adams à tout ça! Et pour finir, Joachin Phoenix incarne à la perfection l'homme idéal: sensible, doux, romantique....et moustachu xD Oui bon, je vous vois venir, rien de tout ça n'est très réaliste mais bon, on va au cinéma pour rêver non?

Bref, le film n'évite pas certains clichés et baigne dans une ambiance bobo à l'extrême mais cela ne m'a pas empêchée de passer un très bon moment, je recommande donc le film à tous les gens qui aiment l'amour, les moustaches et Apple! :-D