Tendez l'oreille...

jeudi 16 janvier 2014

Un peu de lecture...

Allez, pour bien commencer l'année, parlons lecture!
Au programme, un fabuleux roman japonais et deux romans de cette rentrée littéraire de janvier.



Le restaurant de l'amour retrouvé - Ogawa Ito - Editions Philippe Picquier

J'étais passée à côté de cette petite perle mais grâce à mes copines libraires l'erreur est réparée!
Et oui, avec un titre pareil on pense avoir affaire à une petite romance fleur bleue pourrie, ce qui est bien éloigné de la valeur de ce roman.
Suite à une rupture amoureuse très difficile, l'héroïne qui a subit un gros choc est devenue muette (dit comme ça, ça fait vraiment mièvre mais je vous jure que dans le livre ça passe très bien) et retourne habiter chez sa mère avec qui elle avait coupé les ponts, et qui habite dans un trou perdu au milieu des montagnes. Passionnée de cuisine, elle décide d'exorciser sa peine en nourrissant les autres et en émerveillant leurs papilles.
Hyper positif, poétique, émouvant, ce roman est aussi extrêmement appétissant. Il m'a donné encore plus faim que la lecture du Gourmet solitaire, c'est dire! (bd de Taniguchi où on suit les promenades culinaires d'un homme, une des meilleures bd sur la bouffe!) Les descriptions des plats et de leur préparation sont tout simplement magnifiques et font gargouiller le ventre tellement elles donnent envie. Les produits sont traités avec amour, l'héroïne cuisine avec ses sentiments, bref c'est une véritable ode à l'art culinaire, à ce que la nature nous donne et au bonheur de cuisiner pour les autres. Ma-gni-fique!

La théorie de la vilaine petite fille - Hubert Haddad -Editions Zulma

Tout partait bien à la base: j'avais beaucoup aimé Le peintre d'éventail, le précédent roman d'Hubert Haddad, j'aime beaucoup la ligne éditoriale de Zulma, le look de leurs livres, et en plus le sujet me bottait vachement! Cette fois-ci l'auteur nous plonge dans l'Amérique profonde et puritaine du milieu du 19ème siècle, dans une famille où les jeunes filles ont un don de médium. La cadette de la famille entretient une relation étroite avec un fantôme, et sa grande soeur qui a toujours rêvé de faire fortune compte bien exploiter son don en faisant sensation dans les salons de riches new-yorkais.
Bref, la base me parlait vraiment, mais ce roman nous prouve qu'un bon sujet et une belle couverture bigarrée ne suffisent vraiment pas pour en faire un bon livre!
Cela ne m'avait pas choqué dans le Peintre d'éventail (peut-être à cause du côté épuré du style japonais?) mais Hubert Haddad a un style vraiment, mais alors vraiment très pompeux et indigeste. Certaines tournures de phrases sont vraiment trop élaborées, accessoirisées avec des mots savants qui rendent le tout incompréhensible, alors que le sujet ne nécessite vraiment pas une telle surenchère. Et ce n'est pas une façon de dire, j'ai n'ai vraiment pas compris certaines phrases! (On me signale dans l'oreillette une avalanche de "vraiment" assez virulents dans cet article, mettez vos capuches!)
Niveau style, il donne aussi dans l'originalité en terminant ses chapitres avec des petites ritournelles et berceuses folkloriques américaines, ce qui aurait pu être bien mais ne sert finalement à rien puisqu'on n'a aucune idée de la mélodie, ce qui a fini par m'irriter plus qu'autre chose.
Pour ne rien arranger, à partir de la moitié l'histoire s'embourbe franchement et le sentiment de ne pas savoir où on va et qu'il ne se passe rien devient de plus en plus présent. J'ai fini par feuilleter en trèèèès grande diagonale les 100 dernières pages où j'ai pu constater qu'il n'y avait pas de miracle, la fin est aussi décevante, sans éclat...et on referme le livre en se disant "A quoi bon?".

Terminus Belz - Emmanuel Grand - Editions Liana Levi

Quand mon collègue m'a proposé de lire ce polar qu'il avait trouvé pas mal, je me suis laissée tenter, mais quand j'ai compris que c'était un polar qui se passait en Bretagne avec des marins et tout le folklore breton, j'avoue avoir eu un peu peur...Mais heureusement je me suis lancée bravement dans la lecture et je ne regrette pas! Le côté folklore est finalement une qualité puisqu'il apporte une bonne dose de mystère à une histoire très implantée dans la réalité (mafia roumaine, immigrés clandestins, crise de l'emploi, etc), et le tout s'agence très bien, dans un rythme soutenu et avec un style pas mal du tout pour un premier roman.
On n'évite malheureusement pas quelques scènes clichés et la fin est un petit poil décevante comparé au reste du roman, mais le résultat est tout de même très honorable pour un premier roman, à lire donc!

Voilou, c'est tout pour aujourd'hui! Bonnes lectures à tous :-)

1 commentaire:

  1. Ah, je te comprends pour Haddad. Je n'ai plus jamais voulu tenter ma chance depuis la Géométrie des Rêves, et du coup les bouquins de Zulma en général !

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